LUTHERIE AMATEUR

Il y a l'option chevalet flottant +cordier. Le chevalet ne supportant plus la tension des cordes, on doit pouvoir alléger énormément la table. C'est ce qui se fait sur un violon par exemple, mais aussi sur certaines mandolines, on peut même citer le banjo pour illustrer cette façon de faire. Mais ça doit impliquer d'autres contraintes, sinon ce sera la formule classique.

Le chevalet flottant a des avantages, il permet l’allégement drastique de la table, en tout cas la traction est éliminée, ne reste plus que la poussée sur la table. Cela dit la force exercée sur la table n'est qu'une fraction de la force totale exercées par les cordes, donc l'énergie développée est moindre, le basses moins transmises (ce sont elles qui demandent une énergie forte pour être entendues).
En guitare il existe les archtops, et franchement c'est une impasse pour l'acoustique, puissance faible et son nasillard. Une autre solution est la guitare type selmer, qui emprunte à la mandoline sa structure, et là, oui, il y a la patate mais sur un spectre élevé, parfait pour percer le mix en solo mais pas plus.
Le banjo est une illustration extrême du principe de la table d'harmonie, une surface ultralégère, qui renvoie un maximum d'énergie, mais au prix d'une longueur de son (sustain) ridicule. Il faut faire des compromis, avoir des graves (pas de chevalet flottant), avoir du volume (table légère), avoir du sustain (une rigidité forte).

En plus la table d'harmonie et ses barrages ne fait pas tout, il faut l’insérer dans un complexe résonnant, sa caisse et son manche (avec les mécaniques, les sillets les frettes et la touche). Lire Daniel Friedriech est très instructif pour cela, même s'il ne détient pas tous les "secrets" il en dévoile la complexité avec une oreille musicale (c'est mieux que les lasers analysant les vibrations sur un son pur numérique, là l'université du Mans avec son labo d'acoustique est très forte).

benoit suaudeau a écrit :Le chevalet flottant a des avantages, il permet l’allégement drastique de la table, en tout cas la traction est éliminée, ne reste plus que la poussée sur la table. Cela dit la force exercée sur la table n'est qu'une fraction de la force totale exercées par les cordes, donc l'énergie développée est moindre, le basses moins transmises (ce sont elles qui demandent une énergie forte pour être entendues).

Voilà qui explique parfaitement pourquoi ma Castelluccia ( cordier, chevalet flottant ) a des aigues incroyables et des basses minable ( si on peut qualifier de minable quelque chose de presque inexistant )
J’adore ce moment où la théorie vient expliquer parfaitement ce qu’on a constaté en pratique :app:

benoit suaudeau a écrit : Lire Daniel Friedriech est très instructif pour cela, même s'il ne détient pas tous les "secrets" il en dévoile la complexité avec une oreille musicale.

Ce nom revient trop souvent pour que ça soit un hasard !

Par contre je viens de faire une recherche ( rapide ), que je vais approfondir, je m’attendais à trouver toute une bibliographie, mais en fait je trouve assez peu d’éléments...
J’ai trouvé comme publication :
«  Bulletin du GAM n* 92 « 

Sinon j’ai trouvé ce document d’une vingtaine de pages en ligne :

« Les tables des guitares classiques
et leurs barrages:
les dilemmes du luthier, symétrie ou non dans la conception structurelle des tables. »

Et aussi « Orfeo magazine «  n* 2

Et ... ben c’est tout ( pour l’instant )

Quand tu conseilles de le lire, tu penses à tout en général, ou à quelque chose en particulier ?

Et, petite question en plus, les principes applicables à la guitare classique le sont-ils à la guitare folk ? ( indépendamment de la traction bien plus forte des cordes métalliques )

Edit : désolé je m’écarte du sujet initial, mais c’est tellement intéressant

Il n'a pas beaucoup publié et ce que tu cite est à lire, même si on ne commence à comprendre ce qu'il dit qu'en faisant.
Il n'y a pas de différence théorique entre cordes métalliques ou autre, seules les solutions diffères.

Top, merci Benoit !

Le gam et l'orfeo sont très intéressant l'un et l'autre...

Manche en noyer affiné à la ruban et collage du talon avec des chutes.



Démoulage des éclisses.



Remise dans le moule pour la pose des contres-éclisses en peuplier déjà toutes faites par Maderas Barber (ou Madinter je ne sais plus).









Table et dos ensemble.



Découpe des emplacement des barres de dos dans les contres éclisses et mise à niveau du tout (pour coller avec la courbure légère du dos). Là je me suis aperçu qu'il manquait un poil de bloc de cul pour atteinte le dos, zou un bout d'épicéa collé.



Un ptit truss sur le manche



Je trace son emplacement et ensuite je repasse le tracé avec un gros cutter sur plusieurs millimètres de profondeur.



A la gouge et au ciseau, le tout en 20 minutes et avec de la musique en fond.






Voila, le truss est un peu long, j’attends son frère de 340mm.



Collage du dos sur les éclisses.



Découpe de l'abouchement du truss sur la tête.



Placage de tête en 2 partie avec de la recup d’ébène.



Collage



Ça commence à ressembler à une gratte.



Contres-éclisses de tables.

Purée, ça traîne pas ...

ils sont hors champ mais je suis sûr qu'il fait bosser des clandestins

Pfiouu, je sais pas quoi dire. C’est magnifique, et ça envoie.

Comme d'habitude, c'est beau à voir!

Non, je me couche tard.

babosen a écrit :Le gam et l'orfeo sont très intéressant l'un et l'autre...

Je reviens là dessus, le bulletin du GAM de Friedrich est une bible, il en dit plus dans ces quelques pages que pas mal d'autres luthiers/auteurs dans des bouquins entiers.
Orfeo est aussi une bonne source d'infos mais dilué au milieu de beaucoup de généralités très agréable à lire et à regarder. C'est formidable Orfeo* mais c'est plus une source de plaisir que d'infos pratiques, même s'il y en a aussi.

*Vraiment, je dirais même exceptionnel, on a de la chance que ça existe et tout amateur de lutherie guitare devrait les lire, même s'il n'est pas porté sur la guitare classique.

caribou a écrit : Je reviens là dessus, le bulletin du GAM de Friedrich est une bible, il en dit plus dans ces quelques pages que pas mal d'autres luthiers/auteurs dans des bouquins entiers.

Je suis dessus depuis hier, c’est en effet passionnant et très intéressant à lire.

Le GAM n°92, je viens de le télécharger et ça a l'air très intéressant.

Table collée, ébauche des bouches






Fraisage des emplacements des filets à la dremel avec l'embase Stew Mac



Taille de 4 filets composés en ébène avec 3 couches d'érable teinté, blanc/noir/blanc, collé à la titebond classique.



Le cintrage au fer a été un peu délicat, j'avais laissé les filets assez épais, et j'ai compensé la courbe avec quelques serres joints de faible puissance.



Façonnage de la tête, petit reportage photos.










Il y a un testicule dans le potage, je vous laisse chercher.............



Bon il faut réparer quand on plane.
Un petit coup de tour pas cher pour faire un tourillon de 10mm






Démoulage, miam....



Tiens voila le petit rabot Chinois dans sa tache idéale.



Un petit test de montage à blanc, juste pour le plaisir des yeux.

C'est beau! Dommage que tu te sois planté dans le placement des mécaniques mais la réparation sera presque invisible.

ça m'apprendra à ne pas avoir une confiance absolue dans ma bonne étoile............

Super reportage, ce qui m'impressionne c'est que tu avances à la vitesse de l'éclair...