caribou a écrit :...
Quelques réactions que m'inspirent le message de LGDA (désolé, je ne te vise pas particulièrement mais puisque tu prends part au débat en prenant une position souvent tenue par d'autres j'y réagis.
Pas de soucis, si j'ai écrit ça c'est justement pour qu'on ait des exemples réels, et parce que j'y réfléchi moi-même, pour moi-même.
Je suis par ailleurs certains qu'il y a eu ici des tas d'autres exemples, et je pense que c'est là qu'il faut partir (le Réel) et pas des grands principes, qui sont déjà bien posés.
caribou a écrit :
LGDA a écrit :
Cela peut-il être considéré comme une rémunération ?
Bin oui, comment veux-tu l'appeler ? que ce soit du salaire, du dédommagement, du défraiement, quel que soit le nom que tu lui donne c'est toujours une rémunération.
Heu... non, c'est pas pareil du tout.
C'est pas parce qu'il y a des sous que c'est nécessairement une rémunération.
Je ferais trois catégorie :
La rémunération : des sous donnés explicitement pour payer un service, du temps de travail ou une conception.
La défraiement : des sous donnés pour payer des dépenses réelles : bois, pièces, voire amortissement du matériel nécessaire.
Le contre-don : un don en sus des défraiements, en nature ou en argent, qui ne paye pas le travail mais équilibrent la relation. Bon, ok, cette catégorie pose des problèmes d'interprétation puisque matériellement c'est la même chose que la rémunération, c'est son sens qui change.
Disons que pour moi, un pote qui me donne 200 € en plus pour me payer du bois, c'est pas la même chose qu'un pote qui me donnerais 200 € pour me payer 1 mois de travail sur son instrument : en fait je le prendrais assez mal
caribou a écrit :Tiens, tant que j'y suis, une autre comparaison avec les groupes et musiciens qui jouent gratuitement dans les bars. Leur argument est qu'ils font ça pour le plaisir, que c'est pour eux un loisir et que si ils arrivent à se rembourser les frais d'essence et avoir une ou deux conso gratuites ils sont contents. Sauf que le patron de bar chez qui ils jouent ne les fait pas venir parce qu'il a une passion pour la musique, il les fait venir parce que faire venir un groupe est en principe un moyen de faire vivre son bar et de ramener plus de gens le soir concerné, si en plus il n'a pas à payer les musiciens... c'est pour lui tout bénef. Dans le même temps les groupes ou musiciens qui vivent de ce métier et sont obligé de se faire payer pour manger et payer leur loyer ont du mal à trouver des endroits où jouer.
Oui... mais non... faut peut-être pas tout considérer comme du travail marchand.
Il y a aussi de l'échange social : le patron du bar et le groupe font un échange qui n'est pas toujours réductible à sa seule dimension économique.
TangerineDream a écrit :Ceci dit je mets les choses au point : tu as tout résumé : soit le pote en question te refiles de quoi payer le bois et les accessoires, et là ça le fait, soit il paie plus et là tu le sais tu ne postes pas ici le projet en question :wink:
C'est assez clair dès le message de la BRAB de toutes façons.
Ca c'est la règle.
Mais justement, en vrai, c'est pas si simple.
Mon pote contrebassiste m'a donné 5 demi-plateaux de noyer. Ensuite je lui ai fait sa CB, de mon propre chef.
Mon pote guitariste m'a donné des sous en plus... ça ce serait hors norme.
Ok... mais les 5 demi-plateaux ont une valeur financière plus importante !
jybec a écrit :Résumons, c'est relativement simple.
Toute évocation de rémunération, de dédommagement, de salaire, ou autre avantage touchés en l'échange de la réalisation d'un instrument est proscrite sur le forum.
Dans la réalité, si cela se fait, il ne doit pas en être fait étalage.
Cela me semble propice à du maquillage... s'il suffit de ne pas le dire !
On peut défendre l'autre position, qu'au contraire il faudrait que cela puisse être dit pour qu'il n'y ait pas de soupçons.
jybec a écrit :Un cas avéré de travail non déclaré pourra faire l'objet de sanction sur le forum, voire d'éviction. Je me dois de préciser que le forum, en tant que lieu de publication pouvant être tenu responsable pénalement, pourra en outre contacter les autorités judiciaires le cas échéant.
C'est simple, non ? :mrgreen:
Oui, c'est simple, mais comment ou à partir de quand qualifier un travail non déclaré ?
En fait je pense que deux approches sont possibles :
Une approche légaliste : il y a des lois (ou des règles). Il faut les respecter, et sinon on est puni. Avantages : ça évite la question piège de la morale ou de l'éthique, et c'est assez facile à arbitrer lorsque l'on connait la situation.
Inconvénient : sans réel pouvoir d'investigation, cela pose de gros problèmes lorsqu'il faut juger d'une situation limite. Et du coup cela peut déboucher sur deux dérives classiques : le jugement injuste ou infondé d'un côté, et de l'autre, l'incitation à considérer que ne pas respecter la loi n'est pas le problème, faut juste ne pas se faire choper !
Une approche éthique, du type code ou charte de déontologie. Concrètement, ce sont des principes qui, au delà des règles, permet à chacun de réfléchir à ce qu'il fait, et à ce que les autres font.
Avantages : c'est plus profond et souple que la loi, cela prend en considération des situations limites.
Inconvénient : ce ne sont que des repères, cela repose sur la sincérité des acteurs, cela demande des discussions pour examiner les situations limites, et ça peut dériver en moralisme (et là c'est la guerre).