Seconde Vision? / Le Vilain Petit Canard - Ze Black Sheep / Sound Vision
Posté : jeu. 27 avr. 2017 11:18
Après moult hésitations, j'ose quand même :wink:
Alors voilà, on m'a donné il y a peu une guitare vaguement typée Superstrat (mais sans aucune de ses particularités) que j'ai décidé de revoir un peu en cosmétique.
la voici à son arrivée chez moi.


Il semblerait que Vision soit une marque produite par Matsumoku au Japon dans les 80's 90's, mais rien de tout cela n'est sûr, ce ne sont que des hypothèses de recherche web.
Le bilan global est assez moyen, mais pas insurmontable non plus : quelques bugnes sur le corps, frettes usées, platines de micros fendues, potars cuits, cordes corrodées, bref, les outrages du temps.
Toute peinte en rouge, j'ai un peu peur que ça ne camoufle des bois pas trop glam...
En premier lieu, je devais replacer les mécaniques Gotoh (perçage diamètre 10mm) dont elle était équipée sur une autre guitare et récupérer les méca standard de l'autre (perçage diamètre 8mm). J'ai donc rebouché les trous qui avaient été faits un peu sauvagement avec des tourillons de hêtre diamètre 12mm.

Cela fait, j'ai été poussé par la curiosité et j'ai gratté et poncé tout le manche, après au passage avoir un peu retravaillé le contour de la tête pour qu'elle paraisse un peu plus douce visuellement.

Bonne surprise : la touche peinte présentait des marques d'usure par endroit, alors j'ai tout enlevé pour révéler un bois somme toute élégant. Excusez mon ignorance, je ne sais pas ce que c'est... le manche est finalement équipé de binding noir qui était aussi noyé sous la peinture rouge, et le bois (encore une ignorance) pas si mal et monobloc.
J'ai donc bouché les pores au PU en attendant de le vernir après peinture recto et verso de la tête.

Le corps par contre...
C'est du medium! du MDF, la Matière Diabolique, proscrite! arghhh!
Voilà pourquoi j'ai hésité à poster ce sujet...
Et pour en rajouter, il est constitué de deux épaisseurs de 19mm contrecollées!
Là, plutôt désappointé dans un premier temps, j'ai fait le constat suivant :
Vu l'ensemble des accastillages (mecas, micros, chevalet) d'entrée de gamme, si je change le matériau du corps, autant changer d'accastillage, et de fil en aiguille, ne conserver que le manche, et encore...
Donc, j'ai pris le parti d'utiliser cette guitare comme labo d'essai de programmation / fraisage CNC (rhaâââ! l'Usinage Proscrit, du Diable, encore un truc qui m'a fait hésiter à poster
) en essayant de réaliser un upgrade cosmétique pas forcément transcendant, mais j'espère plus sympa.
Au programme (sans jeu de mots) : repères latéraux sur le binding du manche, modification du chanfrein d'avant bras, épaississement du corps que je trouve bien trop mince en 38mm, congé sur l'arrière, création d'un pickguard avec fixation de toute l'électronique dessus, et implantation du jack façon strat.
Je commence par boucher l'emplacement jack façon Telecaster avec un rond de pin (ouais, enfin, un bout de manche à balai quoi... un truc à la hauteur du corps...), ainsi que les trous d'attache courroie avec des tourillons de hêtre.
Pour démarrer l'exercice de CNC, perçage des repères latéraux du manche à 2.5mm et fraisage des inlay dans une chute de pickguard nacré blanc.
Aucune photo de l'usinage, mais voilà le résultat :



L'ajustement est mortel, c'est impressionnant!
Par contre, si j'ai réussi un bel alignement et un centrage des repères par rapport à la largeur du binding et sur toute sa longueur, j'ai fait des erreurs grossières en prenant mes cotes, et aucun repère n'est centré par rapport à sa case... trop con, mais irréversible, j'ai pas envie de changer le binding pour ça, surtout qu'il file bien avec la manche déjà bouche-poré, tant pis pour moi..
Pour préparer l’épaississement du corps, il me faut réduire l'épaisseur de 3mm pour supprimer le petit congé et créer une surface de collage sans peinture. Ça me permet de me rendre compte que modéliser précisément et caler ensuite aussi précisément sur la machine une pièce déjà existante est assez fastidieux si on veut être précis dans le résultat.

J'ai ensuite fraisé la nouveau fond en medium de 10mm (ben ouais, autant être raccord dans la matériau de base, entre autre pour son comportement au collage et au bouche-pores).

Le centre est également fraisé pour réaliser le logement nécessaire au chevalet tremolo, mais dans la ferveur à voir la machine bien travailler et déjà en train de penser à la suite des possibilités offertes pour mon projet de basse, j'ai par la suite souvent oublié de faire pas mal de photos...
Pour la suite des opérations, et pour gagner en précision, je me suis fait un petit montage en medium utilisant la défonce recto/verso du chevalet comme zone de centrage avec des centreurs en négatif eux même fixés par emboitement ajusté (le pied cette CNC) sur une planche agrémentée des deux contours du corps recto et verso un poil fraisés afin de vérifier visuellement la bonne localisation du corps lors de son positionnement

Reprise de la cavité électro pour faire de la place, avec un gros flippot lui aussi fraisé à la forme du contour bas dans du Douglas (wow, presque une matière noble
) - un peu de vrais copeaux au lieu de la poussière fine envahissante, ça fait du bien, mais aucune photos, oublié!...) afin de pouvoir ensuite fraiser sur le recto le logement du jack.

Et évidement de certaines zones pour tenter de gagner du poids, ou disons de ne pas trop en rajouter.

Ensuite, repositionnement à 180 degrés pour travailler le recto et dégagement sur l'avant de la cavité électro, ce qui a permis de virer les immondes usinages autour du sélecteur et des potars.

Fraisage du logement de jack (on distingue le flippot en Douglas) et des passages de micros (et mèèèrde, erreur de programmation, la fraise a suivi sur son côté et non en son centre le chemin que j'avais tracé, faudra reprendre ça à la main)

On voit le chanfrein d'avant-bras déjà adouci à la lime.
Collage du nouveau fond à la vinylique


La zone électro refermée avec le dos du flippot Douglas
On constate au passage l'intérêt du montage de localisation et la bonne qualité des mouvements et guidages de la machine, puisque la cavité électro a été usinée une partie en verso et l'autre en recto, avec au final aucun décalage, content!

Arrondi rayon 10mm de l'arrière ébauché à la défonceuse, raccord du chanfrein stomacal à la râpe, et finition de tout le contour et des liaisons à la râpe, puis ponçage au 150.



Rebouchage en medium et mise en forme des conneries de programmation pour les rainures de passage de câbles. notez les belles cavités de micros d'origine...

Voilà ou j'en suis...
Merci d'avoir lu, vous pouvez à présent m'enduire de goudron et de plumes
Alors voilà, on m'a donné il y a peu une guitare vaguement typée Superstrat (mais sans aucune de ses particularités) que j'ai décidé de revoir un peu en cosmétique.
la voici à son arrivée chez moi.


Il semblerait que Vision soit une marque produite par Matsumoku au Japon dans les 80's 90's, mais rien de tout cela n'est sûr, ce ne sont que des hypothèses de recherche web.
Le bilan global est assez moyen, mais pas insurmontable non plus : quelques bugnes sur le corps, frettes usées, platines de micros fendues, potars cuits, cordes corrodées, bref, les outrages du temps.
Toute peinte en rouge, j'ai un peu peur que ça ne camoufle des bois pas trop glam...
En premier lieu, je devais replacer les mécaniques Gotoh (perçage diamètre 10mm) dont elle était équipée sur une autre guitare et récupérer les méca standard de l'autre (perçage diamètre 8mm). J'ai donc rebouché les trous qui avaient été faits un peu sauvagement avec des tourillons de hêtre diamètre 12mm.

Cela fait, j'ai été poussé par la curiosité et j'ai gratté et poncé tout le manche, après au passage avoir un peu retravaillé le contour de la tête pour qu'elle paraisse un peu plus douce visuellement.

Bonne surprise : la touche peinte présentait des marques d'usure par endroit, alors j'ai tout enlevé pour révéler un bois somme toute élégant. Excusez mon ignorance, je ne sais pas ce que c'est... le manche est finalement équipé de binding noir qui était aussi noyé sous la peinture rouge, et le bois (encore une ignorance) pas si mal et monobloc.
J'ai donc bouché les pores au PU en attendant de le vernir après peinture recto et verso de la tête.

Le corps par contre...
C'est du medium! du MDF, la Matière Diabolique, proscrite! arghhh!
Voilà pourquoi j'ai hésité à poster ce sujet...
Et pour en rajouter, il est constitué de deux épaisseurs de 19mm contrecollées!
Là, plutôt désappointé dans un premier temps, j'ai fait le constat suivant :
Vu l'ensemble des accastillages (mecas, micros, chevalet) d'entrée de gamme, si je change le matériau du corps, autant changer d'accastillage, et de fil en aiguille, ne conserver que le manche, et encore...
Donc, j'ai pris le parti d'utiliser cette guitare comme labo d'essai de programmation / fraisage CNC (rhaâââ! l'Usinage Proscrit, du Diable, encore un truc qui m'a fait hésiter à poster

Au programme (sans jeu de mots) : repères latéraux sur le binding du manche, modification du chanfrein d'avant bras, épaississement du corps que je trouve bien trop mince en 38mm, congé sur l'arrière, création d'un pickguard avec fixation de toute l'électronique dessus, et implantation du jack façon strat.
Je commence par boucher l'emplacement jack façon Telecaster avec un rond de pin (ouais, enfin, un bout de manche à balai quoi... un truc à la hauteur du corps...), ainsi que les trous d'attache courroie avec des tourillons de hêtre.
Pour démarrer l'exercice de CNC, perçage des repères latéraux du manche à 2.5mm et fraisage des inlay dans une chute de pickguard nacré blanc.
Aucune photo de l'usinage, mais voilà le résultat :



L'ajustement est mortel, c'est impressionnant!
Par contre, si j'ai réussi un bel alignement et un centrage des repères par rapport à la largeur du binding et sur toute sa longueur, j'ai fait des erreurs grossières en prenant mes cotes, et aucun repère n'est centré par rapport à sa case... trop con, mais irréversible, j'ai pas envie de changer le binding pour ça, surtout qu'il file bien avec la manche déjà bouche-poré, tant pis pour moi..
Pour préparer l’épaississement du corps, il me faut réduire l'épaisseur de 3mm pour supprimer le petit congé et créer une surface de collage sans peinture. Ça me permet de me rendre compte que modéliser précisément et caler ensuite aussi précisément sur la machine une pièce déjà existante est assez fastidieux si on veut être précis dans le résultat.

J'ai ensuite fraisé la nouveau fond en medium de 10mm (ben ouais, autant être raccord dans la matériau de base, entre autre pour son comportement au collage et au bouche-pores).

Le centre est également fraisé pour réaliser le logement nécessaire au chevalet tremolo, mais dans la ferveur à voir la machine bien travailler et déjà en train de penser à la suite des possibilités offertes pour mon projet de basse, j'ai par la suite souvent oublié de faire pas mal de photos...
Pour la suite des opérations, et pour gagner en précision, je me suis fait un petit montage en medium utilisant la défonce recto/verso du chevalet comme zone de centrage avec des centreurs en négatif eux même fixés par emboitement ajusté (le pied cette CNC) sur une planche agrémentée des deux contours du corps recto et verso un poil fraisés afin de vérifier visuellement la bonne localisation du corps lors de son positionnement

Reprise de la cavité électro pour faire de la place, avec un gros flippot lui aussi fraisé à la forme du contour bas dans du Douglas (wow, presque une matière noble


Et évidement de certaines zones pour tenter de gagner du poids, ou disons de ne pas trop en rajouter.

Ensuite, repositionnement à 180 degrés pour travailler le recto et dégagement sur l'avant de la cavité électro, ce qui a permis de virer les immondes usinages autour du sélecteur et des potars.

Fraisage du logement de jack (on distingue le flippot en Douglas) et des passages de micros (et mèèèrde, erreur de programmation, la fraise a suivi sur son côté et non en son centre le chemin que j'avais tracé, faudra reprendre ça à la main)

On voit le chanfrein d'avant-bras déjà adouci à la lime.
Collage du nouveau fond à la vinylique


La zone électro refermée avec le dos du flippot Douglas
On constate au passage l'intérêt du montage de localisation et la bonne qualité des mouvements et guidages de la machine, puisque la cavité électro a été usinée une partie en verso et l'autre en recto, avec au final aucun décalage, content!

Arrondi rayon 10mm de l'arrière ébauché à la défonceuse, raccord du chanfrein stomacal à la râpe, et finition de tout le contour et des liaisons à la râpe, puis ponçage au 150.



Rebouchage en medium et mise en forme des conneries de programmation pour les rainures de passage de câbles. notez les belles cavités de micros d'origine...

Voilà ou j'en suis...
Merci d'avoir lu, vous pouvez à présent m'enduire de goudron et de plumes
