LUTHERIE AMATEUR

Hello,

Après mon lapidaire de 300mm, j'ai décidé que ma défonceuse bas de gamme me rendrait un meilleur service à table.
J'ai regardé dans les pages les plus récentes et ça faisait un moment que personne n'en a posté, alors go pour un petit reportage.

Comme je n'ai pas beaucoup de photos, je commence par un petit détour, pour meubler, c'est le cas de le dire.
Je me suis offert une dégau-rabo castomerlin à pas cher. Je n'ai pas encore testé la partie rabo mais la partie dégo m'a déjà rendu service, même si les 2 tables ne sont pas encore bien alignées, j'ai réussi à régler le guide à 90°.
J'ai pu faire du neuf avec du vieux, plus précisément j'ai fait un piétement avec les restes d'un lit en pin trouvé dans la rue un jour des encombrants. La hauteur de travail est pil-poil comme il faut, je lui ajouté des petites roulettes, je suis assez content de l'ensemble.

Il est maintenant temps de rentrer dans le vif du sujet, j'ai fait une platine de support avec une plaque d'alu de récup.
Et une chute de plan de travail en agglo fait office de table.
La défonceuse elle-même a creusé le plan de travail pour incruster la platine à la bonne profondeur, si ce n'est pas de la solidarité entre collègues je ne m'y connais pas... Les angles droits sont assez nets, pourtant, je vous garantie, c'est bien moi qui les ait taillés au ciseau à bois... Pour le meuble en lui-même je me suis fait des nœuds au cerveau pour savoir comment utiliser tel chute de bois, de contreplaqué ou d'agglo, mais in fine cela ne représente que peu d'intérêt à détailler ici, si ce n'est de :
1.éviter de mettre à la benne un truc qui peut encore servir
2.avoir une table au coût de revient en phase avec le prix de l'outil qu'elle accueille (la cohérence camarade...)

Le plus intéressant, à mon humble avis, c'est l'ascenseur.
Je suis parti de l'un des rares trucs nuls que BMW a produit dans les années 80 : le cric
Pour mourir en changeant une roue, y'a pas mieux, un modèle idéal d'instabilité...
A partir de là, pas de blague, j'ai fait un vrai plan, à l'échelle 1, hyper précis.
Attention, tracé à la vrai règle et même peut-être avec une équerre (désolé pour cette approximation indigne, c'était il y a longtemps...) Il me restait un bout de pieds de lit en pin dans lequel j'ai pu tailler un sabot pour transformer cet erzat de cric en ascenseur bien vertical.
Donc ceux qui pensaient au début que c'était vain de parler de mon piétement à régo-rabot-pas-cher, et ben non, le lien est là (la cohérence camarade...)
Et pour pouvoir tourner la manivelle sans m'exploser la main contre le dessous de la table, il fallait une hauteur minimale, donc une cale pour aller chercher le dessous de la défonceuse. Voilà, ça fonctionne pas mal, j'ai fait un guide mais il est tard et demain y'a boulot.
A suivre...

Nickel tout ça!

C'est bon la récup!

Pour fixer mon guide, j'ai fait 2 rainures (à la défonceuse) sur la table et j'y ai vissé 2 bouts de petite tringle à rideau (de récup...). Pour serrer le guide en place, 2 vis pas trop petites (et de récup...) à insérer dans la rainure. Pour cela, y faire 2 méplats à coup de Dremel. Pour le guide en lui même, des chutes de mdf. + tube PVC 40mm pour l'aspiration.
J'avais fait de beaux triangles rectangles en espérant avoir une belle orthogonalité dès le collage mais j'ai du ravaler mon amour-propre et mettre en marche la dégo-pas-cher pour rattraper le coup, la honte totale... pfff... puis la vie reprend (ouf...) Pour l'ouverture d'aspiration, ok c'est moche, mais d'une ça ne se voit pas et de deux, c'est pas fini. Et voilà.

La défonceuse elle-même a creusé le plan de travail pour incruster la platine à la bonne profondeur, si ce n'est pas de la solidarité entre collègues je ne m'y connais pas...

Très belle réalisation !

Merci. Bon, en vrai, on voit vite que c'est du bricolage, pas du professionnel...

Dernière étape mais non des moindres, fabrication d'une butée.
Je pars avec une chute en bois d'arbre assez dur, possiblement du merisier.
Je coupe 2 morceaux dans la longueur que je colle sur les côtés ça pour avoir un peu d'amplitude de réglage.
Puis je dégage une plateforme à l'aide de ma petite SàR et je taille la pointe.
Et enfin, je perce pour les 2 vis de serrage : La pointe est taillée dans l'objectif de faire des feuillures pour biding.
L'objectif est de prendre appui le plus près possible du binding pour éviter tout décallage. La partie sensible du processus restera le réglage de la butée.
Je rêvais d'un système de réglage 3 axes avec ajustage micrométrique...
...mais au bout d'un moment, il faut bien revenir à la réalité.

C'est une super idée cette butée. Si tu me permets de te faire une suggestion, je te dirais qu'i faudrait plutôt que le bout de ta butée soit cylindrique plutôt qu'en pointe, pour éviter que le dépassement de a fraise varie en fonction de l'endroit où tu prends appui.

Mais si on va par là, il faut que le bout de la butée soit une partie d'un cercle concentrique à la fraise dont le diamètre est égal à celui de la fraise moins la profondeur de la feuillure à réaliser, non ?

C'est ça. En gros, il faut faire comme s'il y avait un roulement.

Enfin, c'est comme ça que je le vois. Peut-être qu'il y a des subtilités a ce type de montage.

Je dirais qu'il vaut quand-même mieux une fraise à copier roulement en haut pour les feuillures, même dans ta configuration : l'intérêt de la table étant surtout d'avoir la table de la guitare horizontale (ce qui est déjà pas mal !).
Sinon tu n'auras jamais une épaisseur constante même en faisant "au mieux"... Et surtout des sueurs froides !

Je suis d'accord que sans le roulement adéquat, ça paraît hasardeux. Mais de toute façon, c'est un job qui se fait super bien avec une défonceuse plongeante. C'est loin, pour moi, d'être l'intérêt primordial d'une défonceuse sous table.

Hello,
Merci pour vos participations.
Trouver le couple fraise-roulement de manière à obtenir une feuillure à la profondeur voulue, je m'y suis tenté, puis j'ai abandonné. Les rares combinaisons possibles n'étaient pas dans mon budget.
Faire la feuillure avec la défonceuse en mode affleureuse, je m'y suis tenté aussi, mais en additionnant les imprécisions de l'outil, du gabarit et du gugusse, le résultat n'était pas au niveau.
Pour la butée, dans le principe il faudrait que le point de contact avec la tranche du corps soit le plus ponctuel possible et juste au dessus du filet de manière s'affranchir des irrégularités de la tranche.

La défonceuse plongeante sur les échancrures, bof bof... À moins bien-sûr d'avoir des chutes pour bien maintenir la défonceuse. J'ai stressé tellement là-dessus que je ne veux plus en entendre parler ;-)

Je garde toujours des chutes d'épaisseur du corps ou corps+table pendant un chantier. Ça me permet d'avoir des cales qui finissent toujours par servir...

C'est dans le top 3 de l'équipement d'un atelier.
1- l'établi
2- une grosse caisse pleine de chutes pour faire des cales diverses et variées.
3- une autre grosse caisse pleine de chutes pour faire d'autres cales diverses et variées.

On est régulièrement tenté de balancer toutes ces chutes parce que ça prend de la place mais on fait alors face au grand principe cosmogonique selon lequel c'est trois jours après l'avoir balancée qu'on a besoin de cette cale qu'on a gardé pendant 5 ans.

Très juste !

Je confirme aussi !