LUTHERIE AMATEUR

Hello tous. Sur un instrument ancien (1830) qu'on va me laisser pour réparation cosmétique, il y a beaucoup d'éléments en ivoire de la rosette qui se sont décollés, et un ou deux sont perdus et donc à refaire à l'identique.
Mais voilà: ces éléments ne sont pas inclus dans une découpe à leur forme dans le bois comme on fait nouzautres sur ce forum. Non, ils sont inclus dans une patouille noire qui a vieilli et s'en va un peu en poudre, comme sur beaucoup d'instruments de cette époque . J'arrive pas à savoir ce que c'est que cette patouille. J'ai pas du tout du tout l'intention de mettre de l'époxy teinté noir sur une Vissenaire de 1830, j'ai pas envie de passer l'éternité après ma mort à poncer du polyester au purgatoire surveillé par un luthier barbu vindicatif. Donc, à refaire à l'identique, c'est avec le même produit qu'en 1830.
De plus, ces éléments sont gravés (ils sont en forme de petites roses, avec les pétales gravés), et je ne sais pas quel est le produit noir qui souligne les gravures...Il me semble que c'est de l'encre de chine en poudre diluée dans de la gomme laque, mais c'est juste une déduction.

Et donc, si quelqu'un sait ce que sont ces deux produits, je suis preneur!

Un mélange à base de poix, peut-être, comme le ciment d'opticien ?
C'est juste une piste en l'air comme ça... :?

Chez stewmac il y a ça pour ce travail.

D'après ce que je comprends il s'agit d'un produit traditionnel, peut-être en recherchant chez notre ami gogol avec le nom du produit tu pourras en apprendre plus sur sa composition et ses caractéristiques

J'ai googlé sur une autre piste, en cherchant "goudron". Je suis tombé sur ça:

http://www.cite-musique.fr/francais/ima ... ancais.pdf

Ca parle essentiellement des vernis mais un certain nombre d'ingrédients sont mentionnés, ce qui pourrait t'aider dans tes recherches.


ce texte nous apprend aussi comment teinter le bois et comment l’enduire de colle avant toute
application de vernis. La recette mentionne l’huile (de lin), la sandaraque, la
colophane et l’aloès. Si l’on veut que le vernis soit brun, on doit ajouter du
goudron minéral. Tous les vernis à base d’alcool cités dans ce manuscrit sont
constitués soit de sandaraque avec ajout d’une petite quantité de térébenthine
de Venise ou de mastic, soit d’un mélange de sandaraque et de gomme-laque
qu’on a également enrichi d’un peu de mastic ou de térébenthine de Venise.

Je bricole actuellement sur des guitares "cheap" du début/milieu XXeme et il semble que la teinte noire soit obtenue par dissolution de noir de fumée (c'est obtenu en brulant certaines huiles je crois, ou alors en donnant un billet au marchand, ce que j'ai fait) dans de la gomme laque. En fait ça équivaut pratiquement à fabriquer de l'encre de chine si j'ai bien compris.

Me le fait!!!!!!!!

raphc, tu as un mp d'accueil dans ta boite à mp :linux: bienvenu copain.

La BRAB est passée

Hello raphc, ton conseil est le bon!
"dissolution de noir de fumée dans de la gomme laque", ça marche déjà, le noir de fumée, c'est de l'encre de chine pure en bâton, qu'il faut bien écraser avec de l'alcool pour faire de la pâte très lisse après avoir laissé décanter dans un petit pot; puis on sature l'alcool avec des flocons de gomme-laque, et pareil, on laisse décanter: ça fait une patouille super-noire, au grain très fin, et qui sêche avec pas trop de retrait, du moins sur les petits trucs que je me suis entraîné à boucher...
Mais c'est le boulot de très loin le plus salissant que j'ai jamais eu à faire, on est même au delà de salissant...

Je te comprends j'ai un doigt qui est noir depuis une bonne semaine, on dirait que j'ai lu un livre interdit dans la bibliotheque d'un monastere :mrgreen:

BIGSTEVE a écrit :Hello raphc, ton conseil est le bon!
"dissolution de noir de fumée dans de la gomme laque", ça marche déjà, le noir de fumée, c'est de l'encre de chine pure en bâton, qu'il faut bien écraser avec de l'alcool pour faire de la pâte très lisse après avoir laissé décanter dans un petit pot; puis on sature l'alcool avec des flocons de gomme-laque, et pareil, on laisse décanter: ça fait une patouille super-noire, au grain très fin, et qui sêche avec pas trop de retrait, du moins sur les petits trucs que je me suis entraîné à boucher...
Mais c'est le boulot de très loin le plus salissant que j'ai jamais eu à faire, on est même au delà de salissant...

Tu t'y prends comment pour "récolter" le noir de fumée ? Il me semble que j'avais vu faire ça en disposant une plaque de verre en oblique au dessus d'une lampe dont la mèche est volontairement laissée trop longue pour que ça fume. On laisse brûler, puis on récolte le noir qui s'est accumulé sur la plaque.