Globalement, voici les caractéristiques :
Le bois de chez « le bois de lutherie » :
Corps en aulne
Table en érable légèrement ondé
Manche en érable ondé
La tête est un morceau d’érable ondé offert par le marchand, c’était un rebus pour lui mais une belle pièce pour moi !!!
Touche palissandre
Je ne sais pas assez de connaissances pour conseiller tel ou tel bois mais je peux déjà affirmer que je préfère travailler l’érable plutôt que l’hêtre ou le chêne!

Matos :
Faux vibrato Floyd Rose à 50 euros
Méca grover
Micros humbucker artec
Preamp qdd artec, 1 volume, 1 tone
Megaswitch “P-model”
Photo du bois :

Partie 1
La première étape est la réalisation d’un plan. Pour ce faire, j’ai imprimé mon plan depuis une modélisation de la gratte sous solidworks où je n’ai dessiné que les éléments 2D comme les défonces micros, vibrato, talon et contours. La forme du corps est tirée d’une ibanez. J’aurais pu dessiner entièrement le corps mais je préfère m’appuyer sur une forme où l’équilibre et l’ergonomie a déjà été étudiée.

Pour les adeptes de la défonceuse comme moi, il faut maintenant réaliser les gabarits. Sur ces gabarits, il va falloir distinguer les défonces que l’on peut nommer de fonctionnelles et non fonctionnelles. Par exemple, si une défonce classique de micro est décalée de 1 mm sur un axe quelconque, cette erreur ne va pas modifier le fonctionnement de la guitare, c’est donc une défonce non fonctionnelle. En revanche, si la défonce du talon est décalée de 1 mm par rapport à l’axe central de la guitare, ceci va modifier la position des cordes par rapport à cet axe, cette défonce intervient donc dans le fonctionnement de la guitare, elle devient fonctionnelle.
Tout ça pour dire que la réalisation des gabarits des défonces fonctionnelles va demander une meilleure précision que les défonces de micros, potar, switch, ect.
Les gabarits :

Maintenant vous avez 2 solutions pour réaliser les gabarits des défonces fonctionnelles, soit les usiner directement à partir des lignes du plan collé sur le brut en espérant que l’impression n’a pas modifié les échelles, soit vous redessiner sur le gabarit les traits à la main en partant toujours de la même origine. Pour aligner la défonce du talon avec les défonces du vibrato, j’ai toujours pris comme référence l’axe des couteaux du vibrato.

L’étape de fabrication des gabarits ne doit surtout pas être négligée !! Si ceux-ci sont correctement réalisés, les défonces sont déjà assurées à 80%.
Pour chaque défonce, j’ai réalisé un gabarit d’ébauche et un de finition. Ceci me permet d’enlever rapidement le gros de la matière avec une fraise de 20 et de terminer les arrondis de 3 mm de rayon avec une fraise de 6mm. Y’a beaucoup d’infos sur le forum pour réaliser un duo de gabarit défonce/finition.
Une fois les gabarits terminés, il faut les fixer sur le bois à usiner, pour ce faire, j’ai utilisé 3 méthodes :
Fixation par serre-joints : solution rapide et efficace pour des défonces très peu précises, en effet, le gabarit n’est pas positionné et est juste maintenu par frottement !! Vous avez compris que si un serre-joint se desserre, c’est le drame. De plus, les serre-joints peuvent gêner le passage de la défonceuse. Donc solution peu recommandable.
Fixation par scotch double face : solution efficace pour des défonces classiques de types micro. Prévoir cependant de réaliser plusieurs défonces sur le même gabarit car le scotch double coûte cher mais surtout parce que c’est galère à enlever correctement. J’ai déjà même arraché du bois en l’enlevant !! Cette solution n’est pas la meilleure pour des défonces précises. En effet, le scotch résiste mal au cisaillement donc si vous êtes bourrin avec la défonceuse, l’effort du roulement sur le gabarit peut le faire glisser donc entraîner un léger décalage par rapport à la position d’origine.
Fixation par vissage : cette solution me parait la meilleure car elle garantit un bon positionnement et un excellent maintien en position. Cependant, il n’est pas toujours possible de pouvoir trouver un endroit pour visser le gabarit sur le corps à moins d’aimer reboucher des trous !!!
Une fois le gabarit terminé et positionné, l’usinage : grand moment de plaisir et d’euphorie pour certains, mais aussi grand moment de peur et d’anxiété pour d’autre !!! Pour ceux qui ont déjà manié la défonceuse, l’image de l’éclat non voulu qui s’arrache du bois nous a tous hanté au moins une fois !! Pour éviter ça, il y a certaines règles à respecter comme par exemple ne pas usiner à contre fil, adapter la vitesse de rotation en fonction du diamètre de fraise, ou encore vérifier si l’on travail en avalant ou en opposition. Tout ça est bien sûr détaillé ailleurs dans le forum!! Je ne détaillerai pas non plus le choix de la fraise à copier ou de la fraise à affleurer !!!
Sur cette photo, on peut voir la méthode d’usinage des défonces micros. La défonceuse est montée sur une table à défoncer ce qui permet d’améliorer la précision et la stabilité de l’ensemble, en effet on déplace la pièce sur un plan beaucoup plus grand qu’une semelle de défonceuse. L’utilisation d’une fraise à affleurer nécessite de positionner le gabarit vers l’extérieur. J’ai oublié de prendre une photo des avant-trous permettant de faire passer la fraise à travers le corps et de dégrossir un peu la poche !!!

Même technique pour la défonce du vibrato qui traverse le corps, sur la photo, j’avais déjà mis le gabarit pour la défonce suivante :

Une fois ces deux défonces terminées, j’ai détaché la défonceuse de la table à défoncer pour usiner le reste des défonces du vibrato.
Ebauche (on peut voir la fraise d’ébauche avant de commencer l’usinage) :


Maintenant la finition avec le gabarit et la fraise spéciale finition :



Voila le résultat une fois tous les gabarits détachés :

J’arrête ici pour l’instant, j’ai envie de faire caca et faut que j’aille en cours !!!


Surtout, si ce mini tuto vous parait inutile pour tout le monde, dites le moi !!! Je me contenterai de poster les photos !!!
Partie 2
Les défonces principales de la table étant terminées, il est temps de s’occuper du contour. Je fixe donc le gabarit sur la table en le positionnant toujours par rapport aux axes des couteaux.
Petite photo de la découpe de la table au cutter :

Bien entendu, cette boutade visuelle n’a fait rire personne. Pour de vrai, j’ai dégrossi le contour avec une scie sauteuse car je n’avais que ça, mais vous pouvez aussi utiliser une scie à ruban, une défonceuse (si si je vous jure), ect
Beren dit : "Dans le cas de l'utilisation d'une scie sauteuse, ne pas oublier qu'il peut arriver que la coupe parte légèrement de travers. donc ne pas hésiter à se laisser une bonne petite marge pour éviter les soucis."
Table découpée :

L’excédant de matière doit être enlevé. J’utilise la technique de la table à défoncer car il est difficile de maintenir la défonceuse parallèle au corps en sachant qu’elle ne repose que sur un des deux cotés de la fraise. Pendant l’usinage, toujours bien vérifier comment se comporte le fil dans la structure pour adapter le sens d’usinage. J’ai laissé 1 mm de matière autour du corps car comme cette table va ensuite servir d’appui pour le détourage du corps, le roulement risque de marquer la surface.
Illustration du processus :

Résultat :

Il faut maintenant s’occuper du corps. Comme il est plus facile de faire des défonces traversantes (table à défoncer+longue fraise à affleurer), j’ai réalisé le maximum de défonces sur le corps avant de le coller à la table. Toujours le même système, gabarits+fraise munie de roulement+main mais pas encore besoin de cerveau, faut l’économiser pour la suite !!!
Comme ma partie aulne du corps fait 30mm et que mes fraises ont au maximum une arête tranchante de 25 mm, j’ai réalisé les défonces traversantes en 2 étapes, la première où j’utilise un gabarit avec une fraise à copier et une deuxième étape où je retourne le corps et je me guide avec une fraise à affleurer sur la surface précédemment réalisée.
Il manque la photo de la première étape, tant pis :


Sur la photo suivante, vous pouvez voir le résultat des défonces précédentes, le gabarit installé est celui pour la défonce destiné à recevoir le cache électronique :

Défonce couvercle réalisée :

De l’autre coté du corps, usinage des défonces de passage de fils micros, rien d’exceptionnel :

Maintenant il faut coller la table et le corps, j’utilise de la titebond, des cales en bois, et du serre-joint à foison !!! La table et le corps sont toujours positionnés par rapport aux axes des couteaux !!!
Collage :

Photo précédente - serre joints = photo suivante :

Première phase de détourage du corps que j’ai réalisé avec défonceuse flottante car mes fraises à copier étaient trop courtes pour être montées sur la table à défoncer :


Deuxième phase de détourage, surtout ne pas faire comme sur la photo, c'est-à-dire rentrer la fraise dans le mandrin à moins de 2 tiers de la longueur de la queue !!

Résultat :

voila pour ce soir !!!
Partie 3 : le manche
Pour le manche, je n’avais pas l’apn sous la main donc ça manque de détails.
Canal du truss rod, celui-ci n’est pas centré coté corps, j’ai fait une petite erreur de cote :


Maintenant il faut faire vérifier le travail par le contremaître :

Tout est OK, je peux continuer
Voici la touche en palissandre rabotée et dégauchie :

Collage de la touche à la titebond :

Affleurage de la touche avec le manche……,

et là, c’est le drame, un gros éclat du bord de la touche qui se barre en défonçant :

Rien de grave, je mettrai un filet !!!
Montage à blanc :


Partie 4
Pour le galbe du corps, j’ai défoncé la table en escalier pour enlever le gros de la matière. J’ai récupéré la chute extérieure de la table pour m’appuyer dessus avec la défonceuse.


Pour niveler le tout, un petit coup de ponceuse à bande avec papier abrasif grain 80 et le tour est joué !!! Pas de photo !!!
Ensuite viens le galbage à proprement parler. Utilisation du fameux racloir col de cygne !!!

3 heures plus tard……

3 heures plus tard……

Ce n’est pas la version définitive, ça ne se voit pas sur les photos mais la surface est vraiment merdique !!! Puis ça piquera moins au niveau des cornes!!!
Après quelques galères de connexion (merci Free

Table quasi définitive…

Echancrure du support de vissage du talon légèrement loupée…

Chanfrein stomacal et tout le tintoin…

Pour les défonces des cavités de potars, j’ai utilisé une fraise quart de cercle monté sur une perceuse à colonne. Vu que la fraise a attaqué la matière sur la pente du galbe et que le montage de la perceuse sur la colonne n’est pas très rigide, les cavités sont légèrement ovales…


Pour le switch, défonce manuel au foret de 1 mm et a la lime…résultat moyen…

Et maintenant la touche…
Repérage des frettes…


Pour les rainures, j’ai utilisé une scie japonaise. Il faut un petit moyen d’apprentissage pour bien utiliser, mais une fois qu’on a le coup de main, le reste va tout seul…

Pour le radiussage du manche, j’ai utilisé une cale Made in Spartacus© montée en glissière sur la touche…


Un petit retour sur le corps avec le congé extérieur sur le pourtour du corps…


Frettage
Comme j’ai couillé l’usinage d’un bord de la touche, j’ai décidé de mettre un filet pour faire disparaître la connerie…donc usinage des frettes en conséquence, dremel powa…


Les filets sont collés à la cyano, les frettes sont montées au maillet…

En maintenant, petits détails de la finition 3D. J’ai plus cherché à m’entraîner sur la méthode de réalisation que d’obtenir un excellent rendu car le veinage de mon corps n’est pas très prononcé donc dans tout les cas, le résultat ne pourra pas être exceptionnel.
Pour la teinture, j’ai utilisé une teinte en poudre dissoluble dans l’eau…
Première couche de noir


Ponçage jusqu'à l’apparition des veines…

Une petite couche de sang


Grâce à ma rigueur de travail légendaire, j’ai failli oublier le perçage de la prise jack…

Maintenant que la touche est terminée, je peux attaquer le façonnage du manche. Après une ébauche à la râpe, j’ai réalisé la totalité du galbe au racloir et finition au papier abrasif…


Comme j’aime les manches fins, l’inversion du sens commun du truss m’a permis d’obtenir une épaisseur de 20 mm sur la case 1 avec un renfort de la tête réalisé par la volute…
Montage à blanc ou à rouge plutôt (ouh la bonne blague). La teinte du corps n’est encore pas poncée et ce n’est pas la couleur définitive car ce rose très moche va rougir avec la pose du vernis, enfin j’espère… :?

Petit topo sur la finition!!!

Comme il fait trop froid pour vernir dans l'atelier, je me suis installé dans une chambre!! Je pensais pas que ça allait puer autant!!!


Pour la première couche, j'ai voulu diluer le vernis pour faire un fondur mais il s'est produit une réaction entre le vernis et ce pu... de diluant de mer.. que j'ai payé la peau du c..!! Je me suis donc retrouvé avec une vieille pate toute visqueuse!!

Première couche!!

