Bonsoir,
nasgul a écrit :Hummm.... sur tout les rabots du grand père que j'ai eu entre les mains (sauf ceux avec une lame qui fait des dessins) aucuns rabots plat n'avaient la lame convexe, j'ai même du mal a voir comment un rabot avec ce style de lame puisse fonctionner pour faire une surface plane.
Ben il ne faut pas faire non plus un radius de 1 pouce ! Il faut faire une lame fortement convexe pour dégrossir, enlever de la matière quand on veut par exemple diminuer l'épaisseur d'une planche, et beaucoup, beaucoup moins convexe pour la finition. Mais si la lame est parfaitement droite, c'est à dire avec des coins à angle droit, il est très très difficile d'obtenir un super état de surface car on a toujours de légères traces laissées par les coins de la lame. Surtout que pour la finition, on a tendance à utiliser le rabot en travers pour diminuer l'angle d'attaque de la lame. Pour le fonctionnement, c'est le même qu'avec une lame plate : si une lame plate dépasse d'1/20ème de mm du rabot, elle a tendance a retirer 1/20ème de mm de matière (sur une surface déjà plane bien sûr) sur toute sa largeur en laissant une "marche" sur les côtés. Si la lame dépasse d'1/20ème mais est légèrement convexe, elle retirera 1/20ème de mm sur un petit peu moins de largeur et les marches n'existeront pas.
Colin a écrit :Affuter à l'abrasif, j'y crois pas trop. Ou alors pour une des dernières passes de finition (et auquel cas devrait-elle encore apporter quelquechose!), mais chacun ses goûts, je ne discute pas de ça.
Si, si, ça marche plutôt bien. Certains ne font que comme ça. Pour ma part je trouve difficile de juger de l'usure du papier et mine de rien ça finit par coûter cher car le papier n'est pas donné. Donc je fais avec des pierres diamantées, mais ça représente un investissement. Pour finir, je passe sur du cuir avec un chouïa de pâte à polir. Mais quand on a pas de pierres, ça dépanne.
Colin a écrit :En revanche si tu as une lame cassée, voire un angle de biseau à changer, ya moyen que tu plante la tente à côté de ton établi. Non?
Pour enlever beaucoup de matière, il faut du gros grain ! Mais avec de la toile émeri de 80 ça va assez vite. Cela dit, même avec les pierres diamantées, je n'ai pas encore trouvé le moyen d'affuter rapidement. Pour refaire le second biseau ok, ça prend 3 minutes, mais quand on reprend le biseau principal, il y en a pour une heure facile. Et pour dresser la planche quand on achète le rabot (surtout si c'est une bonne lame bien dure), il y en plutôt pour 3 ou 4 heures voire davantage, donc la tente n'est pas loin effectivement. Mais quand on aime :? ...
Colin a écrit :C'est quoi les "paramètres" dont tu propose l'explication des rôles?
Les trucs classiques, mais qu'on ne connaît pas forcément quand on ne les a pas appris à l'école et quand on achète des rabots d'occasion ou avec des docs très sybillines. De ce que j'en ai compris pour l'instant, les paramètres sont les suivants (pour les rabots métalliques) :
- la
surface de la semelle qui détermine la capacité à obtenir une surface plane ou un chant d'équerre ;
- la
surface des côtés (les joues ?) du rabot et les
angles entre les côtés et la semelle qui déterminent la capacité à obtenir des chants d'équerre quand on utilise le rabot avec une planche à recaler. Je n'ai pas de dégauchisseuse ni de rabot électrique, donc j'utilise beaucoup la planche à recaler. Ca fait les biceps et avec un bon rabot à recaler bien affuté le résultat est magique, surtout sur le bois de bout ;
- la
surface du chariot qui détermine l'assise de la lame. Si la lame ne porte pas bien sur le chariot, on aura du mal à avoir une lame parallèle à la semelle et il y aura des vibrations. Sur les Stanley, il faut vérifier que le chariot est suffisamment avancé, sinon la lame est juste en appui sur la semelle et sur le haut du chariot ;
- la
lumière : c'est l'espace ouvert dans la semelle entre la lame et le nez du rabot. L'idéal serait de fermer totalement la lumière de telle manière que la semelle appuie sur le bois au plus près de la lame. Cela évite l'arrachement des fibres. Mais il faut bien évacuer les copeaux, donc ouvrir la lumlière. La taille de la lumière doit donc être la plus petite possible : plus on veut raboter fin, plus on peut fermer la lumière. Plus la lumière est grande, plus le risque d'arrachement est grand ;
- Le
contre-fer : son rôle est triple. Maintenir la lame appuyée sur le fut, maintenir le bout de la lame en amortissant ses mouvements, mais aussi contribuer à l'évacuation des copeaux. Le point important est l'appui du contre-fer sur la lame, et ce à double titre : si le contre-fer n'est pas en contact parfait avec la lame, les copeaux se coinceront entre la lame et le contre-fer et on obtiendra des bourrages. De plus, plus le point d'appui du contre-fer sur la lame est éloigné du tranchant, plus la lame est instable ;
- l'
épaisseur de la lame : plus la lame est épaisse, moins on a de vibrations ;
- la
planéité de la planche de la lame (le côté entièrement plat de la lame) : impossible d'obtenir un bon tranchant si la planche n'est pas absolument plane. Obtenir un état "miroir" permet de se concentrer ensuite sur l'affutage ;
- le
biseau : on peut disserter sur la forme du biseau, qui facilite ou pas les réaffutages. Mais le point important est l'angle du biseau : généralement 30 ou 35° et plutôt 20 ou 25° pour un rabot de finition. On fera aussi un second biseau de 5 à 10° au bout du premier pour obtenir plus rapidement un tranchant parfait et faciliter les réaffutages ;
- la
forme du tranchant : complètement droit pour dresser des chants à coller pour un panneau ou pour des rabots type Guillaume (rabot dont la lame fait toute la largeur de la semelle), droit avec des coins arrondis ou convexe avec 3 millièmes de mm d'écart entre bords et centre de la lame pour des rabots de finition, convexe avec 0,4 à 3 mm d'écart entre bords et centre de la lame pour dégrossir (du coup j'ai vérifié : tiré de "The handplane book") ;
- la
qualité de l'affutage : c'est le point primordial ;
- la qualité de l'
acier de la lame : c'est un compromis entre facilité d'affutage et conservation du tranchant.
On peut ajouter :
- la masse du rabot : un rabot plus lourd est plus facile à utiliser ;
- les possibilités de réglage ;
- la surface de la semelle : il y a des modèles "corrugated sole" (semelle rainurée) qui sont censés être plus faciles à pousser, notamment sur les bois résineux ;
- la qualité de la fonte qui permet d'éviter que le rabot travaille ;
- d'autres détails, mais sans importance sauf pour les puristes

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Headbanging Niko a écrit :J'ai jamais affuté quoi que ce soit, et je n'ai pas de pierre à affuter. Pour etre franc, je ne me sens pas encore capable de tenter cette opération.
J'ai acheté un rabot... et faute de savoir l'affuter je l'ai remisé sans comprendre à quoi ça pouvait bien servir puisque ça ne faisait qu'arracher du bois. Ensuite pendant au moins dix ans, je me suis escrimé à essayer de faire des assemblages corrects en jouant de la scie, de la lime, du cutter et autres ponceuses. Jusqu'à me dégoûter du travail du bois. Et puis un jour je me suis dit que j'avais du rater quelque chose. Je suis revenu au rabot, et une fois qu'on m'a eu expliqué les quelques paramètres exposés ci-dessus et la méthode pour affuter... j'ai découvert un nouveau monde fait de plaisir, de joints sans jour et de copeaux translucides ! Sans compter la découverte de la planche à recaler (extraordinaire invention permettant d'obtenir à la main des résultats dignes de la meilleure machine à commandes numériques). Au passage, j'ai découvert aussi ce que pouvaient faire des ciseaux bien affutés... Donc si je devais donner une recommandation, je dirais que la première chose à apprendre est l'affutage des ciseaux et fers de rabot. Mais bon, je suis malheureusement loin d'avoir le niveau requis pour donner des leçons à quiconque.
Sdkddk