Oui, je tendrais vers cette idée d'où une forte envie de faire un gabari plein pour y mettre les éclisses autour en profitant de celui-ci pour m'aider à positionner les contre-éclisses, ce qui ilmplique aussi de bien choisir son épaisseur au préalable et de bien centrer les éclisses ... c'est peut-être pas très simple au final ...
Bon je réfléchis tout en écrivant, en fait je pense que c'est faisable il suffit de prévoir une ou deux calles qui vont servir à donner la bonne hauteur/profondeur au moule.... je ne sais pas si je suis claire là !
:sif:
J'ai eu une réponse de Yannick Dupagne.
Voic ce que je lui avais envoyé.
Salut Yannick,
J'ai été fort impressionné et intéressé par tes réalisations que j'ai épluchées une par une sur le site des luthiers amateurs.
Donc tout d'abord bravo pour ce travail merveilleux et tout ce que tu nous fait partager.
J'aime beaucoup ton esprit d'inovation et ton sens de l'héstétisme aussi.
Comme l'indique l'objet de mon message, je suis tout particulièrement interpelé par deux modèles.
Ceci par le fait que des contraintes mécaniques t'ont conduit à y implanter une sorte d'âme comme sur les violons.
Tu me vois surement venir ... oui, j'ai quelques questions.
;a )
Dans les deux cas tu remarques une perte semble-t-il par rapport aux autres instruments.
Je te site :
Pour la Kasha bleue tu dis ceci :
... la guitare a gagné en sonorité car les vibrations sont désormais transmises aussi au fond. Ce qui est heureux. L’équilibre entre les notes est parfait et la sonorité chaude du cèdre est bien mise à profit. Malheureusement, par rapport à mes modèles à barrage de Fleta, la guitare manque de puissance sonore. Je pense que le choix du lacewood pour la caisse n’est pas judicieux. Ce bois économique, beau, facile et agréable à travailler n’offre pas les qualités de résonance attendues pour une guitare avec cordes en nylon.
Pour la Luthare celà :
La ‘luthare’ ainsi construite est sonore comme je l’espérais. L’attaque des notes est nette, mais le son s'évanouit plus rapidement que sur une guitare ordinaire.
Penses-tu que l'âme soit à l'origine d'une perte de puissance et/ou de "sustain" sur tes créations en question ?
Te souviens-tu des différences acoustiques entre avant et après l'installation de l'âme ?
Avec toute mon admiration.
Mikka Grytviken
Et voici sa réponse.
Bonjour,
Je n'ai plus la mémoire fidèle de ce qui était avant la pose de l'âme et qui n'a pas duré longtemps puisque j'ai posé l'âme assez rapidement. En outre, aucune guitare ne donne sa pleine puissance dans ses premiers jours! Avec une table en cèdre, l'évolution est assez rapide, mais une guitare qui a 1 mois sonne nettement mieux qu'une guitare toute fraîche qui sort de l'atelier.
La Kasha bleue n'a jamais eu un volume sonore énorme. Je pense que le bois de la caisse y est aussi pour quelque chose. J'ai construit une autre guitare dans ce même bois (n° 30) : elle a un très bon volume sonore mais j'ai pris soin de poncer finement et "bouche-porer" le lacewood.
Pour la luthare, je n'ai plus souvenir de ses premières notes, sans âme.
Je pense personnellement que la pose d'une âme diminue la capacité de vibration de la table d'harmonie. Des cordes nylon ont-elles la puissance suffisante pour entraîner la vibration de toute la caisse? N'est-il est pas préférable que la table soit la plus libre possible? La rendre solidaire du fond est-ce une bonne opération? Pour s'en convaincre, il faudrait prendre une guitare "mûre", poser une âme et comparer. Comme ta question m'interpelle, je viens d'en tenter l'expérience sur une guitare à rosace décalée offrant ainsi un accès facile à ses "entrailles" (la n° 37 qui n'est pas encore sur le site). J'ai coincé une petite barre d'épicéa entre la table et le fond, en-dessous du chevalet. J'ai frappé toutes les cordes du pouce et j'ai mesuré le temps pendant lequel j'entends encore une vibration. Voici la moyenne des mesures: 28 secondes sans âme et 19 secondes avec l'âme. Mais il faudrait essayer différents types d'âme, différentes positions et différentes guitares. Pour ce qui est du volume sonore, je suis incapable d'apprécier la différence.
Voici mon avis.
Bonne réflexion !
Yannick
Voici en gros ce que je lui ai répondu ... c'est aussi une reflexion suite à sa réponse.
Ca corrobore à première vue mes premières reflexions et je vais dans ton sens sur l'idée que l'âme bien qu'elle puisse apporter une richesse harmonique en plus sur le grain d'un violon, en bridant la vibration de la table, conduise à une forte réduction du sustain. Les cordes nylons développent une faible énergie et particulièrement dans la situation de cordes pincées. Pourtant sur des modèles électro-acousitques à corps plein le sustain est nettement meilleur que sur des modèles classiques. Je pense surtout que lâme doit agir, par le biais d'une oposition de phase dans la vibration indépendante de la table et du fond, en contre réaction et ainsi réduire le sustain. La puissance sonore étant quant à elle principalement dû à la caisse de résonance, elle est ainsi moins sensible à ce phénomène plus influencée par la forme, le volume de la caisse et le facteur d'absorption vibratoire de la matière qui la compose. Sur un corps plein l'ensemble vibre totalement ensemble et ainsi favorise le sustain au détriment du volume sonore. Finalement c'est très énergétique comme logique. L'énergie perdue dans le volume est gagner dans la durée ...
...c'est la formule W = P x t.
Avec P la puissance ( le volume sonore ) et t le temps ( le sustain )
Pour une valeur donnée de W, P est d'autant plus grand que t est petit et inversement.
La guitare idéale sur ces deux points, si on exclu le grain et la richesse harmonique, serait donc celle qui possède le parfait équilibre entre P et t ( entre le volume sonore et le sustain.
