Pierceval a écrit :Ptitmarseillais on sent effectivement la photo réfléchie, pour capturer l'ambiance particulière créée par le lieu et sans doute par la lumière :wink:
Le principal défaut pour moi c'est la vitesse, on peut voir qu'elle a été prise à 1/2s, ce qui explique le flou de bougé. A main levé et à 27mm, équivalent à 43mm en FF tu n'aurais pas du descendre en dessous de 1/50s. En montant à 800iso, à 1/50s ça aurait été bien je pense, vu que c'est aussi un poil sur-exposé :wink:
Alors la traduction pour les non initiés, rien de compliqué, juste trois paramètres qui tournent les uns avec les autres pour l'exposition et qui chacun induit d'autres conséquences :
- vitesse : durée d'exposition du cliché. Plus c'est rapide moins on fait rentrer de lumière, mais moins le flou de bougé se ressent. Une règle dit qu'il faut à main levée une vitesse minimum pour éviter ce flou : v (en secondes) < 1/ [focale équivalente (en mm)]. En utilisant un pied on peut aller chercher ce qu'on veut, de la pose longue par exemple.
- vitesse iso, ou sensibilité iso : sensibilité du capteur, vitesse à laquelle il se rempli de lumière dans un certain sens. La sensibilité native est à 50 ou 100 iso, la doubler permet de diviser par 2 le temps d'exposition nécessaire pour obtenir la même exposition. La contre partie est que les boitiers, surtout les compact et bridge créent beaucoup de bruit numérique quand on augmente cette vitesse iso. Un bon réflex monte à 800 sans montrer de bruit, et on peut travailler à 3200 en passant un antibruit derrière. Certains boitiers très haut de gamme permettent de monter beaucoup plus, le Nikon D3s possède une excellente réputation sur ce point là. Un autre soucis de la montée iso est que les capteurs perdent en dynamique, les noirs sont plus vites bouchés, les hautes lumières plus vites cramées, et les couleurs en prennent un coup aussi.
- ouverture : réglage sur l'objectif correspondant au diaphragme. Plus on ferme (petite ouverture f grand) moins on fait rentrer de lumière, normal. Une petite ouverture permet d'augmenter la profondeur de champ, en paysage on travaille en général à f > 9, une grande ouverture donne une faible profondeur de champ, utile en portrait pour rendre flou le fond (f < 4).
En numérique on a donc 3 paramètres à gérer. Une des premières choses à faire et de choisir et de fixer une vitesse iso en fonction des conditions du moment, de l'endroit et du type de photo. En paysage sur pied on reste au minimum pour une qualité max, on peut se permettre d'avoir des vitesses lentes. En sport on cherche (en général) à figer les mouvements et donc à rester dans des vitesses rapides (v < 1/200), on a tendance à vite monter en iso, à 400 voire 800 même de jour, cela permettra aussi d'utiliser une ouverture plus petite et de ne pas noyer systématiquement le fond dans un flou artistique pas toujours recherché.
Tout ça parait compliqué mais après quelques sorties en réglant tout à la main on comprend vite qu'il y a un réglage de base pour chaque situation et qu'on règle ensuite un des paramètres, vitesse ou ouverture, pour avoir l'exposition cherchée, tâche semi automatique avec les modes priorité vitesse ou ouverture.
Le développement RAW est une étape qui revient à prendre en main manuellement une partie des automatismes du boitier. Les photos sont au départ enregistrées dans un format raw, brut de traitement (en théorie...), donc aucun lissage, antibruit, correction de balance des blancs ou accentuation de la part du boitier, étape qu'il effectue lors de la conversion en jpeg. Faire manger ses étapes par un logiciel dédié (et avec la puissance de calcul d'un ordinateur) et en contrôlant manuellement les différents paramètres correspond pas mal au travail de développement en argentique, d'où l'utilisation du terme de développement. Un des autres avantages du raw est qu'il est codé en 14 ou 16 bits (selon les boitiers) contrairement aux 8 bits d'un format jpeg qui est lui compressé, le raw offre une plus grande souplesse au traitement et à la retouche.
Désolé pour le pavé...
Au final il n'y a rien de très compliqué là-dessus, et rien ne remplacera jamais l'œil et le talent du photographe :wink: